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Reliques du passé | James Baldwin


« Je n’étais pas boxeur, je n’étais pas beau, je n’étais pas chanteur, je n’étais pas danseur, j’étais drôlement coincé. A 17 ans, il a fallu tenter de devenir écrivain. »

Auteur du célèbre documentaire publié par Raoul Peck en 2016 "Je ne suis pas votre nègre" (I am not your negro), James Baldwin n'a pas laissé le rejet social dont il faisait l'objet abattre ses convictions mais à travers ses œuvres il explore les non-dits et les tensions sous-jacentes autour des distinctions raciales, sexuelles et de classe au sein des sociétés occidentales, en particulier dans l'Amérique du milieu du XXe siècle. Ses romans et pièces de théâtre transposent quant à eux vers la fiction des dilemmes personnels, questionnant les pressions sociales et psychologiques complexes qui entravent non seulement l'intégration des personnes noires, mais aussi des hommes gays ou bisexuels. Il dépeint également les obstacles intériorisés qui empêchent de telles quêtes d'acceptation.


James Arthur Baldwin né le 2 Août 1924 à Halem, New-York est un écrivain américain, auteur de romans, de poésies, de nouvelles, de pièces de théâtre et d’essais. Son œuvre la plus connue est son premier roman, semi-autobiographique, intitulé La Conversion (Go Tell It on the Mountain), paru en 1953.

Baldwin a eu droit à une enfance très difficile, sa mère Emma Berdis Jones, quitte son père biologique à cause de ses abus de drogue et s'installe à Harlem. Elle y épouse un pasteur, David Baldwin. Leur situation financière était très précaire.À l'âge de 10 ans, il est harcelé et abusé par deux officiers de la police de New York, un exemple de harcèlement raciste par le NYPD qu'il expérimentera à nouveau à l'adolescence, et qu'il documentera dans ses essais.


Il passe ses années de collège à la Frederick Douglass Junior High school , où il est influencé par le poète Countee Cullen, l'une des figures de proue du mouvement de la Renaissance de Harlem. Son professeur de mathématiques l'encourage à participer comme éditeur au journal de l'établissement, le Douglass Pilot.


Baldwin rejoint ensuite le lycée DeWitt Clinton High School dans le quartier de Bedford Park, dans le Bronx. Là, aux côtés de Richard Avedon, Baldwin travaille sur le magazine de l'école en tant que directeur littéraire, mais il garde une mauvaise expérience de l'établissement à cause d'insultes raciales constantes.


C'est pendant son adolescence que Baldwin commence à prendre conscience de son homosexualité.


En 1948, il entre dans un restaurant ségrégué pour Blancs : quand la serveuse lui annonce que l'établissement ne sert pas les Noirs, Baldwin lui jette un verre d'eau, brisant le miroir derrière elle. Frustré et attristé par les discriminations envers les Noirs et les homosexuels aux États-Unis, Baldwin quitte le pays à l'âge de 24 ans pour s'installer en France, à Paris. Il souhaite ainsi s'éloigner des discriminations américaines et vivre son identité et son écriture en dehors du contexte afro-américain. Il espère également résoudre ses questionnements autour de son orientation sexuelle et échapper au désespoir auquel beaucoup de jeunes afro-américains tels que lui succombent à New York.


À Paris, Baldwin s'implique rapidement dans le radicalisme culturel de la Rive Gauche. Il commence à publier ses travaux dans des anthologies, notamment Zéro, édité par son ami Themistocles Hoetis, qui avait déjà publié des essais de Richard Wright.


Baldwin s'installe à Saint-Paul-de-Vence dans le sud de la France en 1970, dans une ancienne maison provençale sous les remparts du célèbre village. Sa maison est toujours ouverte à ses amis, qui lui rendent souvent visite sur le chemin de la Côte d'Azur.

Ses années à Saint-Paul-de-Vence sont également des années de travail. Attablé devant sa machine à écrire, il consacre ses journées à écrire et à répondre aux très nombreux courriers qu'il reçoit en provenance du monde entier.


C'est aussi dans cette maison que Baldwin écrit sa fameuse « Lettre ouverte à ma sœur, Angela Y. Davis » (« Open Letter to My Sister, Angela Y. Davis ») le 19 novembre 1970. Publiée dans «The New York Review of Books » le 7 janvier 1971, cette lettre ébranlera la conscience de l'Amérique. Dans cette lettre, James Baldwin apporte son soutien à Angela Davis, arrêtée pour avoir comploté dans une tentative d'évasion de prisonniers noirs de la prison de Soledad en Californie, tout en dénonçant l'indifférence coupable de l'Amérique blanche face à la situation des Noirs. C'est une manière de légitimer le combat de sa « sœur », celui de se battre contre le sort pitoyable réservé aux Noirs durant cette période. Pour lui, l'arrestation d'Angela Davis symbolise un retour vers un passé sombre marqué par l'esclavage, la ségrégation raciale et le refus de citoyenneté devant une Amérique blanche.


Baldwin retourne aux États-Unis de 1957 à 1970, où il se rapproche de Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King. Impliqué dans la lutte pour les droits civiques aux côtés de Sidney Poitier, Nina Simone et Harry Belafonte, il rencontre Robert Francis Kennedy.


En 1979, opposé à la politique pro-israélienne de l'administration Carter, il écrit :«  L’État d’Israël n'a pas été créé pour le salut des juifs : il a été créé pour le salut des intérêts occidentaux (...) Les Palestiniens paient pour la politique coloniale britannique du "diviser pour mieux régner" et pour le sentiment de culpabilité chrétienne qui hante l'Europe depuis plus de 30 ans.»


Il a beaucoup influencé le travail de Jean Genet, Lee Strasberg, Elia Kazan, Robert Cordier, Miles Davis, Joséphine Baker, Allen Ginsberg, Maya Angelou et Toni Morrison.


Baldwin rend l'âme le 1er décembre 1987 à l'âge de 63 ans à Saint-Paul-de-Vence en France, il venait tout juste d'être élevé au rang de commandeur de la légion d'honneur par le gouvernement français.

Il n'est devenu célèbre que 29 ans plus tard quand Raoul Peck publie le documentaire "I am not your negro" (Je ne suis pas votre nègre).


Source : Wikipedia


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