A l'aube de Noël, les uns se demandent si la situation va s'améliorer véritablement et les autres craignent un rebondissement gris et noir de ce mouvement presque devenu norme dans la zone métropolitaine du pays.
Le lockdown (peyi lòk) sévit dans le pays voilà déjà trois mois.
Ce mouvement devenu la seule véritable arme de combat de l'opposition dite démocratique et populaire vise à paralyser les activités socio-économiques et académiques à travers tout le pays, même si cela ne concerne souventes fois que quelques villes. A ce stade, aucun grand événement n'est épargné. Cela va sans dire que la situation s'est quelque peu améliorée, certaines écoles des zones affectées entendent même ouvrir leurs portes. Ce phénomène aura néanmoins de grandes répercussions sur les ambiances festives de cette fin d'année.
Noël est ce moment de partage où tous les haïtiens indépendamment de leur appartenances sociales, politiques et idéologiques se lancent tant bien que mal dans des activités récréatives et festives, en témoignage d'une belle année prétendument passée. C'est également ce moment où théoriquement les uns pardonnent aux autres pour laisser la place à l'amour dans leur coeur pour qu'il envahisse notre vie de peuple. On en a tant besoin, de l'amour, dans ce pays présentement.
Noël s'accompagne également de son flot de partition économique, car même si on ne s'accorde pas tous à le dire, ce moment cache une dimension économique qui va grandement affecter son ressort cette année. Avec une inflation qui frôle les 19% et un blocage économique de trois mois, il en aura du taf, Père Noël. Il sera des plus attendus, cette année. Et malheureusement, sa déception sera des plus grandes.
La misère est grisâtre et palpable à chaque coin de rue des zones directement affectées. Les gens se plaignent. Le désespoir s'installe. Pour des ambiances festives, ceux qui ont encore de quoi s'offrir ce luxe, se sentiront probablement mal dans leur peau. Peut-être parce que le voisin d'à côté se casse la tête car il ne s'est pas encore acquitté de son loyer, faute à ses prévisions économiques avortées. Ou peut-être aussi que ses proches des milieux ruraux sont exaspérés au fait que leurs produits agricoles perrisables n'ont pas pu atteindre à temps les marchés des zones metropolitaines, car les routes y menant étaient barricadées. Directement ou indirectement, les conséquences de ce mouvement sont partout et atteignent même les plus déshérités de la patrie.
D'aucuns se demandent à quoi va se ressembler cette fin d'année. Dans une ambiance où les deux protagonistes à savoir le pouvoir et l'opposition restent totalement indifférents au reste du peuple et ne se mettent d'accord sur pratiquement rien; pas même sur le sort de cette mère meurtrie devant le corps inerte du fils de 16 ans en qui elle avait placé tout son espoir pour ses vieux jours; et encore moins sur la souveraineté du pays car chacun d'eux cherche à s'attirer les bonnes grâces du "blanc". Soit dit en passant que chacun d'eux promet des jours meilleurs sur ce bout de terre.
Noël, cette année, pourrait être une de ces belles époques gâchées.
Mais jusqu'où iront-ils dans leur quête pour le contrôle des biens du peuple et de l'argent des contribuables. Avec un président décrié et critiqué de partout et une opposition ambivalente sans aucune vraie vision, même le hasard ne peut nous gratifier de salut.
Le pays est verrouillé et personne n'en possède les clés ou alors ils prétendent ne pas les posséder. Il n'existe pas de remèdes magiques ou de mains magiques extérieures qui viendraient nous surprendre d'un coup de la providence pour changer ce pays. Et chaque jour, on est de plus en plus désespérés. Puisque dans nos profonds désespoirs, on ne sait à quel saint se vouer et l'horizon de cette fin d'année est d'autant plus flou, alors pourquoi ne pas nous tourner faire nos demandes au Père Noël, on lui saura bien gré s'il nous apporte, au passage, les clés de ce lockdown qui a trop longtemps durée. Des clés symboliques, le changement intrinsèque de la mentalité des haïtiens.
Sinon, Il y aura de quoi à se faire du souci. Pas seulement pour cette fin d'année car elle est déjà perdue, mais pour les autres à venir. Car depuis quelques années, si elles ne se ressemblent pas alors elles sont pires que celles d'avant.
Par: Ing-Agr CHARLES Leonel-Fils
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